Invité de RTL Matin le 9 septembre, Patrick Martin a évoqué la nomination de Michel Barnier à Matignon, la réforme des retraites, les salaires, le pouvoir d’achat et le partage de la valeur.
Sur la nomination du Premier ministre
« Michel Barnier ne cherche pas à faire rêver, en revanche, déjà, qu’il y ait un Premier ministre, c’est une bonne chose, que ce soit lui, c’est plutôt rassurant, parce que c’est un homme très pondéré, très déterminé et très expérimenté », a déclaré Patrick Martin précisant que les entrepreneurs attendent du Premier ministre « qu’il réussisse à entraîner avec lui une majorité parlementaire au moins relative, pour prendre des décisions réalistes au regard, de ce qu’est la situation économique ».
Sur la réforme des retraites
« Sur la réforme des retraites, qui est une impérieuse nécessité, nous sommes prêts à regarder un certain nombre de choses, sur les carrières des femmes, sur l'usure au travail…. Mais, a précisé Patrick Martin, qu'on ne remette pas en cause les équilibres financiers de cette réforme qui est indispensable. (…) C'est le quotidien de chaque Français, qui est en cause dans cette affaire. Est-ce qu'on veut demain continuer à servir des retraites à peu près satisfaisantes sans altérer encore la compétitivité de l'économie française, qui est déjà assez dégradée, et sans peser sur le coût du travail ? »
Sur le pouvoir d’achat
« C’est précisément parce qu'on n'a pas parlé d'économie lors de la campagne pour les législatives que ce sujet du pouvoir d'achat a été mal appréhendé. Il faut impérativement qu'on reparle de croissance, de production de richesse, qu'on prenne en compte – le rapport qu’a rendu monsieur Draghi hier est édifiant de ce point de vue – le décrochage de l'économie européenne, de l'économie française, en particulier par rapport aux Etats-Unis. Il faut qu'on reparle d'innovation, il faut qu'on parle de productivité, il faut qu'on reparle de quantité de travail… »
Sur les faillites
« Il y a eu eu un mois de juillet catastrophique, 5.800 faillites, c'est le record historique jamais atteint. C’est une tendance si on ne prend pas un certain nombre de mesures, d'abord, pour rétablir la confiance sur les chefs d'entreprise. (…) Il faut prolonger en l’ajustant, mieux, cette politique pro-entreprise qui a été vertueuse en termes de productivité, en termes de croissance, en termes d'emplois, en termes d'attractivité ».
Sur les salaires
« Les chefs d'entreprise sont parfaitement conscients qu'il y a un problème de pouvoir d'achat sur les bas salaires, a reconnu Patrick Martin. Mais la réponse que certains souhaitent y apporter n'est pas satisfaisante, et est même dangereuse ».
Sur les arrêts de travail
« Vous avez vu comme moi l'augmentation des arrêts de travail, d'ailleurs, beaucoup plus dans le secteur public que dans le privé où ils baissent depuis un an et demi. Donc, collectivement, on doit s'interroger là-dessus. On vit à crédit…»
Sur la croissance et la partage de la valeur
« Il faut redonner à notre pays une croissance sans laquelle on ne pourra pas payer notre décarbonation, revaloriser les salaires, innover, former les jeunes et les moins jeunes. Donc voilà, c'est ça le débat de fond. Veut-on ou pas créer de la richesse ? Et après, seulement, on parle de la répartition de cette richesse. (…) Le partage de la valeur est en France un des plus équitables au monde, et ne s’est pas déformé ces dernières années au bénéfice des actionnaires ».
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